Musilac : l’esprit de Zdar, natif d’Aix-les-Bains et pionnier de la French Touch, y règne à jamais

Zdar et la légende « Cassius »

Cassius, ça vous dit quelque chose ? Si vous aimez l’électro, vous avez forcément la réf. Si vous ne l’avez pas, on vous souffle quelques titres à réécouter à travers une courte rétrospective.

Pansoul, sorti en 1996, signe la rencontre de deux jeunes ingénieurs, qui se présente sous le nom de Motorbass : Philippe Cerboneschi et Etienne de Crécy. Ensemble, ils inventent le son de la house française.

De sa rencontre avec Hubert Blanc-Francard, alias « Boom Bass », Zdar fait place à leurs influences hip-hop, funk et house. Ils créent d’abord un duo « L’homme qui valait trois milliards », puis change de nom pour adopter « Cassius ». Qu’à cela ne tienne ! La légende est née. Au tournant des années 2000, Cassius s’est fait un nom dans les clubs de toute la planète.

Vous ne l’avez toujours pas ? En 2010, Cassius vous a sûrement laissé cette musique en tête avec son hypnotique « I ❤ so ». La veille du décès de Philippe Zdar, le 18 juin 2019, Cassius dévoilait le clip Don’t Let Me Bee issu de son nouvel album, Dreems.

De Philippe Cerboneschi à (Philippe) Zdar

A Aix-les-Bains, Philippe Cerboneschi était avant tout l’enfant d’une famille d’entrepreneurs hôteliers d’Aix-les-Bains, établis également à Val d’Isère (Le Blizzard). Lycéen, il était branché métal. D’ailleurs, il avait été chanteur dans un groupe punk et batteur de speed metal.

A 20 ans, sa carrière d’ingénieur du son décolle à Paris. . Le Monde en parle ici. On vous laisse remonter le fil sur sa page Wikipédia ou dans ce portrait people de Gala. A Aix, on se souvient de cet enfant du pays qui a travaillé avec M.C Solaar, Phoenix, Lou Douillon, Franz Ferdinand, M (Mathieu Chedidi), Sébastien Tellier… La classe !

Zdar laisse derrière lui la réputation d’un artiste complet, d’un producteur exigeant, d’un ingénieur du son poète, en quête de couleurs, de souffle et fervent défenseur de l’analogique. Bien établi dans les milieux de la prod’ et du son, il prône le mastering sur bande et rien d’autres. C’était sa vérité vraie, sa résistance, contre le tout numérique.

Et puis, d’une interview de Télérama tournée en 2012 dans son studio « Motorbass Recording Studio » à Montmartre, on note dans l’antre du grand Zdar. Comme un sous-sol de chalet, entre lambris (hérité des années 1980) et parement de pierres grises. Un décor (délibérément ?) évocateur de notre Savoie.