Il est un emblème dont de rares Saintinnois ont conservé le souvenir. Le lapin angora et son pelage ont été le gagne-pain des gens du pays. Il foule de nouveau le sol saintinnois. Un discret élevage a pour ambition de réhabiliter l’animal à grandes oreilles sur la rive Est du lac. Mais au fait, pourquoi le lapin est il si emblématique ?
D’où vient cette tradition saintinnoise ?
Brison-Saint-Innocent n’a pas toujours été un petit Beverly Hills savoyard. Jusqu’en 1957, le village perpétuait l’élevage de lapins angoras pour la fabrication de gants, de bas et de gilets. C’était avant l’essor du synthétique.
Au printemps et à l’automne, la mue des lapins permettait de recueillir un pelage conséquent, filé au rouet et tricoter traditionnellement à la main, puis mécanisée à partir de 1920 au sein de la maison du père « Angora ». Un gagne-pain que les gens du pays doivent au curé de la paroisse, ayant lancé l’activité en 1774.
La fabrique était suffisamment renommée pour susciter l’intérêt de la Reine Victoria, lors d’un de ses séjours aixois. Outre l’âne Jacquot à qui lespuristes.fr consacre un article (lire l’article), ce sont également des lapins angoras de Saint-Inn’ qui ont été emmenés outre-manche dans les malles de la Couronne britannique.
Le lapin angora nous revient d’Angleterre
Et c’est outre-manche qu’un éleveur savoyard est allé chercher de beaux spécimens, Bugs et Bunny pour que Saint-Inn’ retrouve enfin son emblématique rongeur blanc à grandes oreilles touffues.
Car le lapin saintinnois avait disparu du paysage, quoiqu’on soupçonne qu’il y ait eu hybridation avec le lapin de garenne en lisière de la forêt de Corsuet. La Maison Jacquet a cessé son activité en 1957. L’industrie lapinière est supplantée par l’essor du textile synthétique.
Pour Janot Clapier, il fallait que Brison-Saint-Innocent, pays de la vigne qu’on célèbre habituellement avec un fabuleux salon des vins, puisse retrouver son totem animal. Les familles intéressées devront montrer patte blanche. Un entretien préalable avec un médium ou un représentant de la SPA est requis pour formaliser l’adoption et ainsi assurer un épanouissement maximal. Si nous n’étions pas un 1er avril, il serait donc bientôt possible d’adopter un lapin sur adoptetonlapin.com.
L’histoire du lapin angora est véridique. Seul le projet de relance d’un élevage de lapin saintinnois par Janot Clapier est volontairement erroné.