Eclectique quartier de la Liberté et véritable témoin de la Belle époque

Laissez-vous tenter par la re/découverte du quartier de la Liberté, un quartier en pleine réinvention, et finalement peu emprunté lors de nos balades aixoises. Et pourtant, ses rues et bâtisses transpirent, aussi, l’histoire de la ville et nous lèguentun patrimoine architectural remarquable pour qui sait l’apprécier  Et si nous vous invitions, le temps d’une promenade, à lever le regard et contempler ces témoins de la Belle époque ? 

Les amateurs d’histoire le savent : au XIXème et au début du XXème siècle, la ville d’Aix-les-Bains était considérée comme un lieu de vacances prestigieux, inégalable. Alors, dans le sillon de la reine Victoria, des princes orientaux, Georges 1er de Grèce ou encore Élisabeth d’Autriche, autrement appelée Sissi l’impératrice, de nombreux touristes fréquentaient Aix pendant la “saison des eaux”.

Eclectique avenue de la Liberté

Quid du quartier de la Liberté ? Lové entre la colline de Tresserve et la voie ferrée, il fait partie des quartiers qui ont connu un “boom” dès les années 1890. Plusieurs pétitions adressées au maire témoignent de l’aspiration au progrès et au développement inédit de ce nouveau quartier irrigué principalement par l’avenue du Petit Port, reliant la cité thermale au village de Cornin jusqu’au Petit Port (logique!). On retiendra la demande d’une passerelle en 1891 pour enjamber la voie ferrée (rejetée), la demande de constructions de trottoirs (approuvée), ou l’installation d’un débit de tabac, essentiel au 900 âmes établies à l’année au début du XXème siècle (approuvée) … (merci aux Archives municipales!).

Principale artère du quartier, elle lui a logiquement donné son nom : l’avenue de la Liberté continue de mêler de discrètes maisons bourgeoises, parfois transformées en habitats collectifs, à des maisons d’entrepreneurs avec boutiques et ateliers – d’où l’implantation encore aujourd’hui d’artisans et de garages automobiles, ainsi qu’à des constructions de la seconde moitié du XXème siècle, avec beaucoup moins de charme, convenons-en !

Chance donc, vous apercevrez, dans ce pêle-mêle architectural au détour de grues érigeant de nouvelles résidences mansardées, d’élégantes silhouettes – celles de villas datant du début du XXème siècle siègent à presque chaque coin de rue, et qui, malgré l’évolution brouillonne  du quartier, n’ont pas perdu de leur superbe. Certaines attireront votre attention certainement davantage que d’autres, de par leurs particularités, pour ne pas dire par leurs excentricités, d’autres, malheureusement par leur état de délabrement…   

L’imposant mais élégant Castel Aixois   

Il est possible qu’en prenant de la hauteur lors d’une promenade, une habitation à l’architecture peu commune ait attiré votre attention. C’est l’immeuble dit le « Castel Aixois », situé sur l’avenue du Petit-port dans le quartier de la Liberté. 

Imposant, car le Castel Aixois comprend deux immeubles, construits en 1903. L’édifice se compose de deux bâtiments implantés l’un derrière l’autre et séparés par une cour. Le site de l’inventaire du patrimoine délivre un descriptif très exhaustif de l’édifice.

Imposant mais élégant, le Castel Aixois s’inscrit dans la veine “Art nouveau”.  Sa façade principale de l’édifice offre un réel spectacle pour les yeux, avec de diverses techniques dans le traitement des volumes et du décor de l’édifice : balcons, bow-windows, arc outrepassé… du XXème siècle. 

La coquine histoire des villas Jumelles  

En se rapprochant du centre-ville, du 61 au 65 avenue du Petit Port, vous tomberez nez à nez avec une composition particulière de trois villas des années 1900. Ne soyez pas étonné.e.s de constater que deux de ces villas sont… absolument identiques

Jumelles en surface et dimensions, ces villas dites « Chérubin » et « Blanche » ont été bâties entre 1898 et 1899, exactement en même temps que « Manon », la demeure centrale. 

Selon les plans de Louis Faga, architecte chambérien, c’est l’entrepreneur Léon Grosse, natif d’Aix-les-Bains qui a été à la tête de ce projet de construction. Aujourd’hui encore, vous pourrez croiser l’enseigne de Léon Grosse dans plusieurs recoins de la ville, puisqu’elle est devenue une entreprise fleuron de la construction française..  

Pour la petite anecdote, il nous a été raconté qu’à l’époque, le propriétaire de la Villa Manon entretenait une liaison avec deux jeunes femmes. C’est pourquoi, il aurait fait construire pour chacune d’elles, des villas similaires de chaque côté de sa propriété. Il paraît même que dans la cour, un petit portillon permettait le passage discret entre chaque maison, facilitant alors les retrouvailles défendues ! 

A ce jour, cette histoire n’est qu’écho des bavardages du voisinage… Libre à vous d’y adhérer, ou non ! 😉  

Tenté.e.s par une petite pause goûter après ce moment contemplatif ? 

Une petite fringale ? Une boulangerie aux prix très avantageux vous attend au 42 avenue du Petit port, à deux pas du souterrain pour rejoindre l’hypercentre. C’est la boulangerie Vimbert, une boutique familiale que vous pourrez également retrouver sur la place du marché d’Aix-les-Bains. Les prix y sont imbattables et quelques petites promotions sauront vous faire plaisir : 5 pains au chocolats/5 croissants pour le prix de 3,50 euros, 2 baguettes pour le prix de 1,70 euros et le Saint-Genix à 6 euros. (Et c’est très bon !).

Point positif : on peut flâner dans ce quartier le nez en l’air, la marche y est agréable, car la circulation des véhicules n’est pas dense.  Alors quand vous rentrez d’une promenade au bord du lac, faites un tour par le quartier de la Liberté.

Jane Skubis


Publié par Karen

Made in Aix