Marmotte : une mascotte très « hot »

L’air mutin, elle siffle votre entrée dans l’une de ces boutiques-souvenirs, où s’entremêlent une boîte à meuh, des objets ornés de motifs à fleur d’edelweiss ou encore des accessoires « In tartiflette we trust ». Son pelage tout doux, et son gabarit grassouillet, vous donnent envie de l’adopter. Vous la reconnaissez la marmotte ? Croyez-vous la connaître vraiment ?

Amis touristes, vous serez tenté(s) et nous ne vous jetterons pas la pierre d’assimiler Aix, à la (haute) montagne, et in extenso à la marmotte. Normal, Aix-les-Bains est en Savoie, terre de montagnes. Jusque là tout se tient. Alors pourquoi ne pas rapporter en souvenir cette peluche clonant l’un des animaux emblématiques de nos sommets : la marmotte !

Peut-être l’apercevrez-vous même au détour d’une randonnée dans le Parc de la Vanoise, ou dans nos massifs, à condition de passer une certaine altitude.

Symbole des beaux jours (puisqu’elle hiberne d’octobre à avril), des promenades au grand air, cet herbivore qu’on aperçoit dans les prairies ou à fleur de roche, suscite, sans doute aussi par son aspect rondouillard, la sympathie du plus grand nombre.

Menacé par bien des prédateurs, elle est aussi un prédateur pour elle-même. Plusieurs campagnes d’observations dans les Alpes ont démontré que la marmotte peut être cruelle et sanguinaire.

Chez les marmottes, seul le couple dominant est habilité à se reproduire. Quant aux autres individus, deux options s’offrent à eux : commettre un putsch contre les dominants de leur propre clan ou prendre l’assaut d’un autre clan…

La stratégie la plus courante revient alors à commanditer un meurtre à l’encontre du mâle dominant, puis de s’accaparer sa veuve… Il n’est pas rare que cette entreprise macabre soit organisée par de jeunes mâles issus d’une même fratrie. En cas de succès, le fratricide devient inéluctable.

Pourquoi une telle domination ? Peut-être en raison de l’hostilité de leur environnement. On ne creuse pas un terrier et ses galeries aussi aisément qu’il n’y parait. Réflexe primaire donc.

Oubliez aussi le mythe de la marmotte mignonnette et romantique. Il a été démontré dans le cadre de travaux conduits par le Laboratoire de biométrie et biologie évolutive de l’Université Claude-Bernard Lyon-1 que, même au sein du couple reproducteur, la marmotte va voir ailleurs…

Vous savez tout ou presque.


Article inspiré par les travaux du Laboratoire de biométrie et biologie évolutive de l’Université Claude-Bernard Lyon-1, en partenariat avec l’Université autonome de Barcelone.
Après vingt ans à étudier les marmottes qui vivent dans la réserve de la Grande Sassière (Savoie), des chercheurs de l’Université Claude Bernard – Lyon 1 et, plus récemment, de l’Université Autonome de Barcelone, étudient les marmottes autour du Col du Lautaret, au cœur des Alpes françaises. Dans ce site magnifique, les biologistes de l’évolution suivent 90 groupes familiaux de marmottes sur trois zones s’étageant entre le col du Lautaret à 2058 m d’altitude et le col du Galibier à 2645 m d’altitude.

Crédits photos : Yann Allègre

Publié par Karen

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